Voilà, cela fait trois semaines que je n'écris rien ; quand je regarde vos blogs, je me dis que le mien est bien pauvre, en plus, de quoi je parle? de moi, de ma petite vie au collège.

Ces trois dernières semaines, j'ai trouvé qu'elles ont été bien longues. Mon cousin de Paris a voulu venir nous voir, ses parents étaient partis  à Ténérife et lui, ne pouvait pas être seul, alors il est venu. Il aime bien programmé, j'ai essayé de lui demander comment on fait un site. Trop galère ! j'ai quand même essayé du html. J'ai l'impression que ma tête explose, enfin maintenant ce sont les vacances, on va voir, je vous raconterai. 

Aujourd'hui, j'ai lu un article d'un blog, j'ai trouvé que c'était beau, triste et effrayant, mais j'ai aimé, je me demande pourquoi c'était beau, parce que cela semblait être vrai et en même temps un rêve ou même un cauchemar. Comme je ne sais pas si j'ai le droit de le citer, j'en parle seulement.

Quand elle parle de son démon, je pense à certains de ma classe qui doivent, eux, en être un tout simplement, sans ambivalence, sans conscience. Ils sont trop. Il y en a un dans la classe qui est plus jeune, il doit être en avance, et les garçons le cassent dès qu'ils peuvent. Ils se moquent de sa voix, de sa taille, de tout, et lui, répond calmement, et leur cloue le bec juste avec un mot ou une phrase. Cela les énerve... J'aimerai être capable d'en faire autant... il n'empêche qu'il se retrouve seul.

J'ai fini mon tableau, le voici.

Je voulais illustrer la musique, comme une allégorie dirait le prof de français. Il faut pas mal de temps pour faire un tableau comme cela, j'ai eu du mal à le finir, il faisait vide, et c'est la musique que je voulais évoquer pas le silence, bon, je ris...

Au collège, ça ne change pas, oui, j'attends les vacances avec impatience, je ne comprends pas comment certains profs tiennent, ça doit être pour leur salaire... certains de mes camarades disent qu'ils touchent moins que les plombiers et ils ont commencé à demander en cours à un prof combien il gagnait ! Mes parents ne parlent jamais de cela, et ça ne m'intéresse pas, je n'aimerais surtout pas être prof. Pourtant, l'année dernière, il y en avait un dans la classe qui voulait être prof, cette année, il dit qu'il ne veut absolument pas, vu ce qui se passe.

Je ne sais pas si vous avez une classe comme la mienne... je me demande si c'est normal.

 Maintenant j'ai une nouvelle copine, c'est compliqué avec Joséphine, on parle toutes en même temps, et en cours, il faut faire passer les messages. Du coup, j 'ai commencé à bavarder. Les profs en sont encore tout étonnés, et Maëva trouve ça très marrant : "oh, Anna! que se passe-t'il?".

En fait, ça me gène, les profs se fâchent moins avec moi qu'avec les autres, les habitués. Ils me disent que la prochaine fois ils prendront mon carnet, et là, moi, je n'en ai pas envie.

Pourtant aujourd'hui, j'ai eu chaud, le prof a pris mon carnet, l'a mis sur son bureau, je n'osais plus bouger, heureusement, à la fin de l'heure, quand je suis venue le chercher, il m'a fait un sermon, Maëva a commencé à protester, à dire que je n'avais rien fait et tout cela. Moi, j'ai pris un petit air innocent, et il me l'a redonné. La chance. " Ce ne sera pas comme cela la prochaine fois" a-t'il crié quand je sortais de la classe.

Je suis quand même bien contente de ne pas avoir de mot dans mon carnet. Mes parents m'auraient démolie.

Maëva est très bavarde, vous l'aviez deviné, elle aime bien le sport, surtout le basket, et elle s'entraîne. Moi, je reste chez moi, et je dessine. Après son heure d'entraînement, Joséphine, Maëva et moi, on va aller faire les magasins pour les soldes, on se retrouve au collège et on ira en centre ville, moi évidemment, je ne pense pas que je vais acheter, mais on va bien se marrer bien sûr.

Voilà, on se retrouve tous avec le sac à dos, on commence à 8 heures, il fait noir dans la cour où on se range. Tout le monde est très énervé, en plus il bruine, alors on est quand même pressé de rentrer en cours, là on est à l'abri. Il y a deux profs qui ont voulu bien commencer l'année et ont décidé de nous changer tous de place. Toute la classe a protesté dur. On aurait dit un bras de fer entre la classe et le prof. Il y en a qui ont commencé à dire qu'ils ne voulaient même pas s'asseoir à côté d'un tel ou une telle. C'était une discussion sans fin, le prof tenait bon, mais cela a duré bien un quart d'heure, il faut dire quand même que Leila a eu gain de cause et est restée à côté de sa copine, alors Louis en a profité et s'est levé sans prévenir pour changer de place. Je crois que le prof n'en pouvait plus,  il a voulu l'exclure de cours, là, Louis a protesté, juré qu'il se tiendrait tranquille, le prof n'a pas voulu céder. Pendant ce temps-là, les élèves essayaient d'appuyer Louis, qui finalement, n'a pas donné son carnet, et est parti en claquant la porte. Aujourd'hui dans ce cours on a finalement presque rien fait. Moi, je ne suis plus à côté de Joséphine. On se verra dans un autre cours.

Bon, je vais quand même faire mes exos de maths et mon anglais, en histoire, on aura bientôt un contrôle. 

En plus, ce week-end on va aller à Paris voir une expo sur la renaissance. Moi, j'aime la renaissance et avant aussi. J'aime beaucoup les portraits, un jour mon frère m'a montré un portrait de Dürer, j'ai craqué, quoi... ces boucles, le regard... c'est incroyable! j'adore. Joséphine, elle, aime plus la peinture contemporaine, mais son truc à elle, c'est la danse.

Quand on dit Bonne Année, bonne santé et le reste, c'est presque la fin des vacances, et les rois mages, avec leur galette.

Mardi on rentre, je vais retrouver Joséphine, elle, elle est partie au ski et ne rentre que le dernier jour. Il paraît qu'on va faire un voyage en février, la semaine blanche, je ne sais pas si on aura l'argent pour y aller, et surtout l'équipement, ma mère en a parlé et le secours populaire lui a dit qu'elle lui prêterait du matériel. Depuis que je suis arrivée, j'ai eu du mal à avoir des vêtements, car comme je n'avais rien pris, et bien, je n'avais pas de manteau, pas de vêtements chauds. Comme on n'a pas non plus de meubles, d'ailleurs.

Ma tante nous a amené une télé et une table de jeux pliante qui nous sert dans la cuisine, moi, je fais les devoirs par terre, ce qui ne me change pas non plus, j'adore être à plat ventre pour lire, pour écrire c'est plus difficile, mais ça marche. Ma mère, elle, étudie à la bibliothèque, où il y a des chaises et des tables. 

C'est pour le petit déjeuner que c'est dur, manger et boire debout, en plus, le réchaud qu'on a acheté met une demie heure à faire bouillir l'eau, n'importe quoi. C'est mieux qu'avant, on mangeait froid. Ah et le concierge nous a prêté une espèce de tonneau, et on s'assied dessus chacun son tour. Pour dormir, on utilise les nattes de camping et les sacs de couchage. 

Il y a 15 jours des voisins qui déménageaient nous ont donné un meuble de cuisine qui sent l'huile d'olive, il est en formica. Le secours populaire nous a trouvé une armoire à glace et nous l'a amenée. J'oubliais, Maman a aussi bénéficié de la CAF rentrée en septembre et nous a acheté une étagère chacun pour nos livres de classe, un sac à dos, et un survêtement. Si bien que la vie est presque normale, elle attend un peu avant d'acheter un sommier et un matelas chacun. Ma chambre sera plus normale et je pourrai inviter des copines.

J'ai l'impression que tout va bien aller, même si mon ancienne maison bien confortable me manque, même si mes copines, mes copains me manquent beaucoup.